Les enfants témoins

Albert BIGIELMAN

Né le 1er novembre 1932 à Paris, il habitait le quartier Ménilmontant à Paris.
Son père, Mayer, de nationalité polonaise, engagé volontaire dans la légion étrangère, était prisonnier de guerre au stalag II B à Neustettin (Poméranie).
Arrêté avec son frère et sa mère le 16 juillet 1942, lors des rafles du « Vel d’Hiv », mais libérés parce que les familles de prisonniers de guerre étaient encore épargnées.
Arrêtés de nouveau dans la nuit du 3 au 4 février 1944 et internés au camp de Drancy. Son frère plus jeune, malade et hospitalisé, a échappé à l’arrestation. Albert et sa maman âgée de 48 ans ont été déportés par le convoi du 3 mai 1944 au camp de concentration de Bergen-Belsen.
Albert Bigielman est décédé le 31 octobre 2011.

Madeleine BIMBAD BOLLA et Denise BIMBAD SCHUHMANN

Madeleine est née le 14 juin 1930 et Denise le 9 février 1936, toutes deux à Paris.
Leur père Fischel, d’origine lettonne, arrivé en France dans les années 1920, s’engage dans l’armée française à la déclaration de la guerre. Il est incorporé dans le 21ème régiment de marche des volontaires étrangers. Fait prisonnier, il est envoyé au stalag XII D à Trèves en Allemagne. Avant l’armistice, pendant l’exode, leur mère et elles aboutissent à Lourdes où elles résident avant de retourner à Paris. Elles subissent les persécutions antisémites mais échappent aux rafles.
Le 22 janvier 1944, la police française les arrête. Elles sont internées au camp de Drancy.
Le 2 mai 1944, Madeleine, Denise et leur mère Léa, âgée de 39 ans, sont déportées au camp de concentration de Bergen-Belsen.

Francine CHRISTOPHE

Née le 18 août 1933 à Paris.
Son père, Robert, lieutenant de réserve, fait prisonnier à Clisson en juin 1940, est envoyé dans les oflags de représailles XIII A à Nuremberg, XVII A en Autriche et X C à Lubeck.
Francine et sa maman quittent Paris et passent la ligne de démarcation où elles sont arrêtées par la Feldgendarmerie le 26 juillet 1942, interrogées par la Wermacht, emprisonnées à La Rochefoucauld et Angoulême, puis internées aux camps de Poitiers, Drancy, Pithiviers, Beaune-la-Rolande et de nouveau à Drancy, parcours de deux ans.
Déportée avec sa mère, Marcelle, âgée de 37 ans, de nationalité française, par le convoi du 2 mai 1944 au camp de concentration de Bergen-Belsen.

Victor PERAHIA

Né le 4 avril 1933 à Paris. Ses parents vivent à Saint-Nazaire.
Son père d’origine turque est engagé volontaire dans l’armée française. Il est fait prisonnier en 1940, mais libéré en « congé de captivité » et assigné à résidence.
La famille est arrêtée le 15 juillet 1942 par la Feldgendarmerie. Le père est déporté d’Angers à Auschwitz le 20 juillet par le convoi n° 8. Il ne reviendra pas.
Victor âgé de 9 ans et sa maman Jeanne, âgée de 35 ans, sont transférés au camp de la Lande, puis au camp de Drancy au début du mois de septembre où ils restent 21 mois.
Ils parviennent à se faire passer pour famille de prisonnier de guerre. Ils sont déportés par le convoi du 2 mai 1944 au camp de concentration de Bergen-Belsen.

Léon PLACEK

Né le 19 août 1933 à Hussigny, Meurthe et Moselle, près de la ligne Maginot.
Habitant trop près de cette ligne Maginot, Léon, sa mère et son frère sont évacués en Gironde.
Son père Pinkus effectue son service militaire dans le but d’obtenir la nationalité française. La guerre éclate, il s’engage dans la légion étrangère. Il participe aux combats, est fait prisonnier et envoyé au stalag XI B à Hanovre.
Sa mère Itta, de nationalité polonaise, retourne avec ses deux enfants Léon et Max dans la région parisienne durant l’année 1942.
Ils sont arrêtés en février 1944, internés au camp de Drancy et déportés par le convoi du 2 mai 1944 au camp de concentration de Bergen-Belsen.

Maurice ZYLBERSTEIN

Né le 18 mars 1934 à Paris.
Son père Isaac, de nationalité polonaise, engagé volontaire, incorporé dans le 21ème régiment de marche des volontaires étrangers, est fait prisonnier en 1940 et envoyé au stalag XII F à Baunholder.
Maurice, son frère Jacques, âgé de 14 ans et sa mère Brandla, sont arrêtés le 16 juillet lors de la rafle du « Vel d’Hiv », mais libérés deux jours plus tard parce que les familles de prisonniers de guerre étaient encore épargnées.
Ils sont de nouveau arrêtés en février 1944 par la police française, internés au camp de Drancy et déportés par le convoi du 3 mai 1944 à Bergen-Belsen.

Paulette WIDAWSKI GELLE et Rosette WIDAWSKI DONCOURT

Rosette est née le 10 novembre 1931 et Paulette le 10 avril 1936 à Nancy, où résidaient leurs parents.
Le père, Ida Moszek était né en 1907, de nationalité polonaise. Engagé volontaire et versé dans une unité polonaise à Coëtquidan, il est fait prisonnier et envoyé au stalag XI A à Hanovre.
La famille est arrêtée en juillet 1942 par la police française. Les enfants sont séparés de leur maman Frajda, âgée de 39 ans, qui est déportée à Auschwitz le 27 juillet 1942.
Paulette et Rosette sont internées au camp de Drancy. Grâce à une lettre qu’elle a conservée, Rosette apporte la preuve que son père est prisonnier de guerre en Allemagne. Avec sa sœur, elles sont transférées dans les centres pour enfants de l’UGIF de la rue Lamarck en 1943, puis à Montreuil.
En juillet 1944, les centres d’enfants de l’UGIF sont raflés par les Allemands.
Rosette et Paulette qui peuvent encore apporter la preuve de la captivité de leur père en Allemagne sont épargnées de la déportation vers Auschwitz et rejoignent le groupe de femmes de prisonniers de guerre et leurs enfants, tous déportés le 23 juillet au camp de concentration de Bergen-Belsen.
Evacuées quelques jours avant la libération du camp par convoi ferroviaire vers le camp de Theresienstadt, elles sont libérées après 13 jours d’errance par l’armée soviétique à Tröbitz le 23 avril 1945.
Paulette Gellé est décédée en octobre 2012 à Reims.
Rosette Doncourt est décédée en juin 2015 à Paris.