Le dimanche 30 avril 2017,  journée nationale de la déportation, a eu lieu la cérémonie souvenir annuelle de l’Amicale, au cimetière du Père-Lachaise à Paris, devant le monument de Bergen-Belsen.

Ci-dessous le discours de notre présidente, Francine Christophe :

Mes chers amis,

Pardonnez-moi de ne pas vous saluer avec vos titres, mais je pars toujours du principe que si nous sommes tous réunis ici, c’est que nous sommes tous « des chers amis ».

Hélas, nous avons un décès à signaler, celui d’Irène Szwarcenberg. C’est le seul de l’année dans notre amicale. Je me permets donc de saluer les survivants présents ou absents, survivants dont je fais partie.

Je vous félicite d’avoir atteint votre grand âge. Je vous trouve d’ailleurs en en assez bonne forme.

Ce sont les Britanniques qui ont libéré le camp le 15 avril 1945. Nous avons eu ici même, plusieurs fois, Ian Forsyth, le premier tankiste a être entré dans le camp. C’était très émouvant.
Les Russes ont libéré notre convoi d’évacuation, le 23 avril 1945 à 80 km au sud de Berlin, en route vers leur dernière bataille. Ils ont ouvert à Tröbitz un hôpital de campagne avec la merveilleuse doctoresse commandante Sokolevskaïa. Nous étions, les Françaises, si étonnées de voir une femme commandante. Depuis, en France, nous avons aussi des commandantes, même des générales.
Les Américains qui avaient libéré quelques jours plus tôt le second convoi dans lequel se trouvaient cinq femmes de notre groupe, dont les mamans de Rosette Sender et Samuel Pintel, se sont chargés du retour de la plus grosse partie des déportés.
Tout le monde se souvient de ces mastodontes qu’étaient les camions Dodge, conduits par des soldats si souriants.

Avant tout, nous saluons la présence des représentants des ambassades de Grande-Bretagne le Lieutenat-Colonel Martin Bever, des Etats-Unis, le Lieutenant-Colonel John Fowler et son épouse, de la Fédération de Russie, le conseiller à la culture monsieur Alexandre Andrianov.

Nous remercions la Dr Monika Gödecke, qui depuis tant d’années, vient deux fois par an, assemblée générale et cérémonie, nous donner des nouvelles du mémorial de Bergen-Belsen. Nous la prions de transmettre nos salutations au Directeur M. Jens Wagner.

Merci madame Vieu-Charier d’être ici. Vous représentez la Mairie de Paris. Nous savons qu’en ce moment les cérémonies se succèdent. C’est très aimable à vous d’être venue.

Je remercie monsieur Philippe Allouche, Directeur de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, toujours prêt à nous aider. D’ailleurs il l’a fait bien des fois.
J’ai eu le plaisir de le rencontrer à Londres à l’occasion de mon témoignage au lycée Charles de Gaulle. Le grand Charles eut été content.

Merci à l’historien Jean Laloum pour sa fidélité que nous apprécions. A Pascal Joseph, attaché au ministère de la Défense.

Remercions les Sœurs de la Charité, venues en souvenir de Soeur Suzanne Spender. Elles représentent celles qui étaient au camp tout juste libéré. Elles ont, entre autre, aidé Isabelle Choko. Dans l’impossibilité de venir aujourd’hui, elle me charge de lire ce petit mot :

« Mesdames, Messieurs, les Personnalités officielles ou des autorités, chers amis,
Je suis vraiment très triste de ne pouvoir être ce jour avec vous.
Une partie de moi-même est restée auprès de ma mère à Bergen-Belsen au mois de mars 1945.
Grâce aux soins et aux voeux de mes parents, je suis restée vivante.
Mes fidèles pensées vous assistent ce jour au cimetière du Père-Lachaise.
Je remercie sincèrement tous les présents de nous accompagner dans notre peine et nos tristes souvenirs.
Isabelle CHOKO »

Je salue les enfants de ceux qui sont morts à Bergen-Belsen. Je ne suis pas sûre qu’ils se connaissent…
Gérard Desmeules dont le père était chef de la résistance Alençonnaise. Son nom se trouve au coin des rues d’Alençon.
Anny Malroux dont le père faisait partie des 80 parlementaires qui ont refusé Pétain.
Jacques Paty dont le père était à l’OCM, un des grands réseaux Jean Zay. Ils correspondaient clandestinement. La France de l’époque les avait trahis.

A l’heure où madame Le Pen se présente, il faut continuer à ne pas signer !

Je tiens à vous signaler que viennent d’être élevés au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur, Anna Brandsdorfer, Marie Vaislic, Jean Weil, Maurice Zylberstein.

A présent, Maurice va conter un souvenir que beaucoup de nos amis connaissent, et d’autres pas, mais on peut l’entendre plusieurs fois.

Ensuite nous entonnerons le Chant des Marais, soutenu par Tibo et sa guitare. Ce chant est le nôtre. Curieusement il a parcouru tous les camps.

Enfin, je vous demande de réfléchir à un éventuel pèlerinage à Bergen-Belsen en avril 2018. Faites le vite savoir.

F.C.